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Tyee, Villard de Lans (38)

Du 12 au 14 décembre 2024

Cela va bientôt faire 5 jours que Tyee, un jeune Husky, n'est pas revenu à la maison. Cela fait quelques jours déjà que ses humains sont à sa recherche mais la tâche s'avère complexe. En effet, le terrain est raide et enneigé, rendant toute exploration périlleuse sans les connaissances et le matériel adapté.


J1 - Tentative de reconnaissance en drone(s)

Assez rapidement, notre association est contactée afin de faire un repérage en drone. Dans un premier temps, nous demandons à Bruno s’il est disponible parce qu'il habite dans le coin et qu'il dispose de son propre drone, la copie conforme de Fumseck ! Bruno est télé-pilote de métier (Alpinium Drone), il soutient l’ESAM en nous offrant son temps et son expertise lorsque nous avons besoin de lui ! Malheureusement, le drone démissionne et nous devons donc rapidement former une nouvelle équipe drone qui part du Versoud. L'après-midi est déjà entamée quand Arnaud et Lucette s'affairent pour parvenir à effectuer un vol avant la nuit aéro. C'est la course contre la montre !


La fin du jour annoncée par le soleil rasant suivi de la lune qui veille

Une fois sur place, nous ne disposons que de 30 min de vol. Stratégiquement, nous enregistrons donc les images du vol afin de les visualiser ultérieurement. Mais aucune de ces tactiques ne portera ses fruits pour aujourd'hui.


Néanmoins, nous avons interrogé tous les randonneurs qui rentraient de leur balade pour leur demander s'ils avaient entendu un chien aboyer. Leurs réponses positives nous aida à réduire le secteur de recherches. Mais malgré ses aboiements qui résonnent dans la vallée, Tyee devra attendre seul encore une nuit supplémentaire sur son promontoire.


J2- La barre "enneigétique"


Du côté de l'ESAM il n'est pas encore l'heure de se coucher pour nos secouristes, en effet, il faut constituer une équipe pour le lendemain. Vincent et Antoine S. se rendent disponibles et préparent le secours à l'aide des renseignements récoltés la veille. Ils évoluent tout d'abord sur le sentier de randonnée pour repérer les aboiements.

Avec la neige fraîche, la progression est difficile. Il leur faudra ainsi plusieurs heures avant de parvenir à localiser Tyee.



Ils finissent par se retrouver sous le chien, au pied d'une barre d'une 15 aine de mètres pour laquelle ils ne sont pas équipés. Ils avaient également dépassé la barrière horaire qu'ils s'étaient préalablement fixés pour faire demi-tour. Tenter de le sauver à ce moment-là est bien trop risqué pour nos secouristes. Ils décident alors de faire une belle trace afin d'aider la prochaine équipe qui montera le lendemain.


En parallèle, Arnaud et Lucie reviennent avec le drone et effectuent un vol de quadrillage pour permettre d'avoir un meilleur visuel du terrain pour l'équipe suivante. Plus les informations se précisent et plus on augmente nos chances de secourir nos amies les bêtes!


J3- Le Dry Toofing efficace


Les soirées se ressemblent... tandis que Tyee est toujours coincé, le secours du lendemain s'organise à l'ESAM, nous sommes 4 secouristes disponibles : Antoine B., Kevin, Pacôme et moi. Grâce au retour d'expérience détaillé d'Antoine S. et Vincent, nous pouvons préparer et choisir le matériel le plus adapté au terrain, tout en restant légers afin de faciliter l'approche.


Après une courte nuit, nous nous retrouvons vers 7 heures au Versoud, Kevin à un empêchement de dernière minute mais nous décidons de maintenir le secours. L'approche se fera en raquettes, et les 15 derniers mètres plus verticaux en crampons et piolets, le tout assuré avec les cordes d'escalade. Une fois le matériel chargé dans le pick up, nous nous mettons en route direction Villard-deLans. Nous arrivons vers 9h et retrouvons le requérant qui se propose de nous avancer grâce à son tracteur. Quelques minutes plus tard, une fois bien équipés, nous montons dans la benne arrière de notre carrosse qui nous permet d'économiser une centaine de mètres de dénivelé.



L'itinéraire est clair et nous n'avons aucune hésitation, nous montons d'abord rejoindre le GR afin de traverser pour passer de la combe Chollange à la Combe Noire, celle où Tyee est coincé. L'approche s'effectue sous la neige tombante. Par chance, celle-ci n'a pas encore totalement recouvert les traces de la veille. Nous arrivons rapidement au niveau de Tyee, vers 11 heures avec un dernier raidillion d'une centaine de mètres en neige poudreuse qui aura bien fait chauffer nos cuisses.


On peut observer Tyee sous l'arbre en haut à gauche de la falaise.

Nous établissons notre matériel 15 mètres sous Titi, au pied de la barre rocheuse qu'il surplombe. Nous choisissons de tenter une approche par la rampe de neige directement à gauche, sous Titi. Celle-ci est raide mais devrait nous permettre de rapidement accéder à Tyee, tout en limitant les conséquence en cas de chute du leader. Après un rapide briefing, on se met d'accord sur la manœuvre. Je partirai en tête, assuré par Pacôme, qui me rejoindra si j'ai besoin d'aide là haut tandis qu'Antoine supervisera l'opération. Nous troquons alors nos raquettes et bâtons pour les crampons d'alpinisme et les piolets, les choses sérieuses vont commencer.



Nous faisons nos noeuds, vérifions l'équipement de l'équipier et commençons l'escalade. La neige est très poudreuse et le cailloux pourris, il est donc décidé d'utiliser des ancres à neige pour se sécuriser (ce sont des petites plaques en aluminium que l'on enterre dans de la neige que l'on va ensuite tasser). Une première section en neige poudreuse permet d'arriver au pied d'un premier mur vertical de 2m en cailloux. Par chance, une bande de neige compacte et dure permet de sécuriser le passage ainsi de d'offrir des prises pour mes pieds. Mes piolets quand à eux se plantent directement dans la terre gelée, offrant des placements sûrs me permettant de me hisser vers Tyee.



Une dernière barre me sépare alors de Tyee. Ici, le rocher offre de nombreuses prises pour mes crampons, qui crissent sur le calcaire à nu. Un dernier effort permet de m'établir 2 m à gauche de Tyee ou une dernière petite traversée, où les prises pieds se font rares, me permet d'accéder à la toute petite plateforme où est coincée Tyee. Je trouve enfin un ancrage solide pour me sécuriser. Je peux alors commencer les présentations avec Titi. Il a l'air affaibli et a très peur du vide. Il se terre au fond de la petite alcôve qui l'a abrité pendant ces 4 nuits.



Cela rend difficile l'installation du baudrier mais après quelques minutes, Titi est enfin sécurisé et près à descendre. Nous choisissons d'installer une tyrolienne afin de guider la descente de Tyee pour qu'il ne frotte pas contre la falaise. Tyee a un petit peu le vertige et ne se laisse pas facilement suspendre sur la tyrolienne, mais une fois dans le vide, la descente se fait rapidement, et en douceur grâce à l'assurage de Pacôme. Une fois Tyee auprès d'Antoine et Pacôme, ceux-ci commencent à ranger le matériel alors que j'entame une descente en rappel. Tyee va bien, retrouver la neige lui redonne de l'énergie et il ne demande qu'une chose, redescendre jusqu'à chez lui.


Pacôme à la réception, Tyee a l'air d'aller bien, il ne reste plus qu'a commencer la descente.

C'est ce que nous entamons une dizaine de minutes plus tard. Afin de gagner en efficacité, nous choisissons de descendre dans l'axe sous la combe noire, nos deux jambes d'humain ne nous permettent pas d'aller aussi vite que Tyee le souhaiterait, mais après une petite heure de descente, nous retrouvons ses deux maitres ainsi que Mysa, un de ses compères chiens, dans de chaleureuses retrouvailles.


Tyee préférant courir dans la neige, Maxime et Pacôme recherche de pente à descendre en luge afin de rentabilisé le portage.

Pacôme aussi à l'aise sur une luge qu'un snowboard.


Tyee peut enfin se reposer au coin du feu avec sa famille.

Ce récit est raconté par Maxime et Lu7

1 Comment


Guest
Dec 30, 2024

Vous êtes des vrais pro félicitations

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