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Le vautour de la Dent de Crolles (38)

Aujourd'hui, le Tichodrome nous appelle.

Le Tichodrome, c'est le centre de sauvegarde pour la faune sauvage basé au Gua (38).

Lorsqu'ils nous appellent, c'est qu'un animal ne peut pas être récupéré par leurs bénévoles, faute de place, de moyens matériel ou de disponibilité.


Photographie par Antoine Bléchet

Aujourd'hui n'échappe pas à la règle.

Ce matin, des gens ont signalé avoir vu un jeune vautour rater son décollage et atterrir sans aucune délicatesse dans un conifère non loin de la piste d'envol. Ni une ni deux, nous savons exactement quel matériel sera adapté à la situation. Nous sautons dans le pick-up, armés d'une énorme épuisette, d'une caisse de transport de grande taille, ainsi que des barres de brancard, de bonnes chaussures et une clé de portage.



Il fait temps à randonner. Pour preuve, nous croisons foule en montant sur le chemin de la Dent de Crolles. Notre accidenté du jour nous attend non loin du chemin de randonnée et les dernières informations que nous avons ne vont pas en sa faveur... Monsieur semble ronchon et fonce vers les promeneurs qui tentent d'emprunter le sentier. Son envergure est impressionnante et pour limiter la casse d'un côté comme de l'autre, des bénévoles de la LPO et du Tichodrome qui passaient par là ont pu délimiter un périmètre de sécurité, à la fois pour permettre aux promeneurs de redescendre et à Paolo (oui, nous l'avons baptisé Paolo) de se reposer et de se séréniser en nous attendant.



Nous décollons du parking et, en une seconde plus courte que celle d'un battement d'ailes, Antoine et Maxime trouvent, capturent et maintiennent le rapace. Arnaud et moi arrivons avec la caisse et procédons tous les 4 à la mise en paquet de l'animal.



Il s'agit maintenant de transporter Paolo comme le prince qu'il est, escorté de sa haie d'honneur de promeneurs impressionnés par ses plumes et son duvet.



Arrivé au centre de sauvegarde, les soigneurs et soigneuses sont impressionnés par un tout autre attribut. Paolo, bercé avec douceur par les tremblements de la route, n'a pas régurgité dans le véhicule, ce qui, parait-il relève d'un degré de chance et d'une exception jamais rencontrée jusque-là ! (Pour rappel, le vautour est un animal charognard, il se nourrit donc de carcasses et cela engendre les parfums fleuris que l'on peut s'imaginer lors d'un petit vomi).



Aujourd'hui, Paolo va mieux et a été relâché à un endroit plus propice à son décollage.


Ce récit est raconté par Lucie

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