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Meika - 14/10/2024 - La Buisse (38)


Il est 12h15, à la sortie de mon cours de neurosciences, je me précipite vers le point de rendez-vous pour retrouver le pickup avec Arnaud, Hugo et tout le matériel. La mission du jour : récupérer Meika, une chienne qui a chuté d’environ 45 mètres.


Je saute dans le véhicule, et nous partons en direction de La Buisse, au nord-ouest de Grenoble. Sur place, nous retrouvons Guillaume, Antoine B., et les requérants. Pendant qu’Arnaud récupère les coordonnées GPS, je mets en place le drone. L’oiseau prêt à décoller, il s’envole pour repérer la zone. Grâce à la caméra thermique, la chienne est rapidement localisée et semble encore en vie. Autour de l’écran, Hugo, Antoine, Guillaume et moi réfléchissons au meilleur chemin pour la rejoindre.


Nous nous dirigeons ensuite vers un sentier qui longe la falaise par le haut. Une fois arrivés au-dessus de la chienne, nous établissons le camp de base. Antoine se prépare à descendre sur une corde de 50 mètres pour tenter de l’atteindre, pendant que nous installons le système de mouflage pour la remonter.



Cependant, Antoine doute de son axe de descente et demande à Arnaud de venir avec le drone pour se placer à la verticale de la chienne et le guider. Avec la végétation dense, Arnaud peine à le trouver. Finalement, Antoine s’est légèrement décalé à droite et il lui reste encore une bonne distance avant d’atteindre la chienne.


Guillaume et moi partons alors à la recherche de nouveaux points d’ancrage pour obtenir un axe plus à gauche. Nous trouvons un bon emplacement et installons une nouvelle corde de 50 mètres. Guillaume commence sa descente. Avant d’atteindre la falaise, il doit descendre une pente encombrée de buissons sur 50 mètres. Arrivé au bout de la corde, il ne peut toujours pas atteindre la chienne, qui se trouve 35 mètres plus bas. Je cours donc jusqu’au pickup pour récupérer une corde de 100 mètres, que nous n’avions pas pu prendre au départ.


Je l’installe et descends jusqu’à Guillaume pour qu’il puisse continuer sa descente. Nous changeons de corde, et il reprend son avancée. Malgré cela, il ne parvient toujours pas à localiser la chienne. Arnaud redécolle alors avec le drone pour le guider. La configuration du terrain et le calme de Meika rendent sa localisation difficile, mais Guillaume finit par l’apercevoir. Hugo le rejoint alors par le premier axe de descente pour l'aider.



Ils localisent enfin Meika. Pendant qu’ils s’occupent de la conditionner pour la remontée, Antoine et moi, restés en haut, cherchons comment installer la corde de mouflage sans que les arbres ne nous gênent. Nous devons descendre dans la pente à l’aide des cordes, ce qui nous oblige à nous passer de l’aide des requérants, qui aurait été utile pour tirer la corde. Antoine trouve des arbres pour ancrer le maestro, tandis que je descends la corde à Guillaume en installant des déviations pour éviter les frottements dangereux.



Je me retrouve au-dessus de la falaise, face à un coucher de soleil magnifique et impressionnant. Je me fraie un passage à travers les obstacles qui pourraient gêner l’envoi de la corde à Guillaume. Après trois tentatives, il parvient enfin à la saisir. Il attache la chienne, et je remarque un point de frottement dangereux sur la corde. Le seul moyen de l’éliminer est de créer une déviation humaine. Je me hisse donc en pleine paroi et accroche un mousqueton à mon baudrier pour éloigner la corde des rebords tranchants de la roche.


Tout est prêt, et le mouflage commence. Centimètre par centimètre, Meika et Guillaume s’élèvent dans les airs grâce à la force d’Antoine, qui tire seul sur la corde démultipliée. Accrochée à mon descendeur à 35 mètres de haut, je tente de l’aider en tirant directement sur la corde avec ma poignée, mais malgré nos efforts, l’opération est longue et difficile.




Ils arrivent enfin à mon niveau, et je libère la corde de mouflage pour les laisser passer. Cependant, une difficulté se présente : pour avoir un axe direct, la corde doit passer entre les branches d’un arbre. Meika peut passer, mais pas Guillaume. Je remonte donc en parallèle pour aider Guillaume à faire passer Meika pendant qu’il se déporte sur le côté pour contourner l’arbre. Une fois sur la plateforme, ils peuvent poursuivre leur remontée dans la pente herbeuse. Meika atteint Antoine, qui a positionné son ancrage à une vingtaine de mètres du chemin. Rejoints par Hugo, Guillaume et Meika continuent leur ascension.


Meika est enfin de retour sur le sentier, sous les applaudissements des requérants, hors de danger. Antoine et moi terminons de ranger les cordes dans la pente, avant de remonter nous aussi sous les acclamations. Après 4 heures et 50 minutes d’effort d’équipe, la nuit commence à tomber, et le secours est terminé. Nous retournons au pickup, avec le matériel chargé dans un SSV amené par les requérants, une aide précieuse après cette longue journée et le poids des équipements qui pèse lourd sur nos épaules.



Finalement, nous repartons avec une adorable chienne, saine et sauve, sans une égratignure.


Ce récit est raconté par Gaoul

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